Alors qu’une enquête vient d’établir le niveau de responsabilité des agents de la patrouille frontalière ayant brutalisé des Haïtiens tentant de traverser la frontière entre les États-Unis et le Mexique, le président des États-Unis avait dénoncé le comportement des agents frontaliers qui ont fait polémique à travers le monde en 2021.

Les images ont fait le tour du web. La photo créditée par le photojournaliste Paul Ratje,montrant un agent frontalier, corde à la main, sur son cheval, au bord du Rio Grande tentant de repousser Mirard Joseph (un migrant haïtien) avec dans sa main quelques emballages de nourritures, a défrayé la chronique.

Notamment, l’indignation et la colère du monde noir, mais aussi a réveillé les jours sombres d’une page d’histoires dont les américains sont peu fiers.

Kamala Harris, première femme noire ayant occupé le poste de vice-président aux Etats-Unis avait été l’une des premières personnalités politiques à réagir. «Ce que j’ai vu, ces individus à cheval traitant des êtres humains comme ils l’ont fait, est horrible, Des êtres humains ne devraient jamais être traités d’une telle façon » a dénoncé la vice-présidente américaine.

Joe Biden dénonce…, mais critiqué

La position du président démocrate, Joe Biden, n’a pas été non plus différente de celle de Kamala Harris.

Le président de la première puissance Mondiale avait dénoncé le comportement des agents frontaliers ayant été sur les chevaux repoussant les migrants haïtiens dans des scènes choquantes. Cependant, peu de temps après, le président des Etats-Unis a été contrait de renvoyer les haïtiens chez eux. Ce qui lui a valu de nombreuses critiques. Notamment celui de l’émissaire américain en Haïti Daniel Foot.

« Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés et d’immigrants clandestins vers Haïti »,

avait-il écrit au secrétaire d’État Antony Blinken,lors de sa démission le 22 septembre 2021.

L’enquête qui fait le point

Dans un rapport de 511 pages du ‘’ Departement of homland Securitye’’ le bureau des responsabilités professionnelles (Office of Professional Responsability) a établi que les ‘’agents ont utilisé une force inutile et non nécessaire’’ lorsqu’ils ont affronté une foule de migrants haïtiens au Texas en septembre, selon le rapport d’enquête publié

Selon Chris Magnus, la confrontation des agents frontaliers à cheval et des migrants qu’on essayait d’empêcher de traverser le Rio Grande vers les États-Unis, faisait partie d’une situation “chaotique”, et les dirigeants des agences étaient en partie à blâmer.

Quatre agents impliqués dans l’incident du 19 septembre ont été référés pour une proposition de mesure disciplinaire, mais les résultats de ce processus n’ont pas été finalisés, a déclaré de hauts responsables des douanes et de la protection des frontières Chris Magnus.

L’enquête n’a trouvé aucune preuve que des agents « aient frappé, intentionnellement ou non, un migrant avec leurs rênes » a fait savoir le commissaire aux douanes et à la protection des frontières. En plus précise-t-il, « les agents ne portaient pas de fouets ».

Cependant, monsieur Alejandro Mayorkas, septième secrétaire américain à la sécurité intérieure a déclaré que« L’inconduite de plusieurs individus ne reflète pas le service courageux et distingué des agents de la patrouille frontalière des États-Unis ». Selon lui, « Les échecs organisationnels de la politique, des procédures et de la formation identifiés par l’enquête ont rendu un mauvais service aux agents et au public qu’ils servent. »

De plus promet-il, des réformes « nécessaires » Sont en oeuvre afin que les situations changent.

Marc-Evens Lebrun