Après avoir mis en effervescence l’une des plus grandes salles de concert de Paris, AccordArena (Bercy), le 15 Octobre 2022 lors du concert de Ré-union du groupe CaRiMi, l’artiste Haïtien Michael Benjamin dit ‘’Mikaben’’ a tourné le dos à la scène musicale, à ses fans et à ses collègues musiciens,… pour l’éternité.

Pour une dernière fois

Devant un public de près de 20 000 personnes Michael Bejamin ‘’Mika’’ a délivré une prestation hors pair, hors du commun et inoubliable. Il a interprété notamment l’un des titres les plus adulés par ses fans du ‘’Konpa’’ notamment ceux de CaRiMi : ‘’Baby i miss you’’. Ce tube est ce morceau qui l’a connecté avec son public qui chantait en cœur avant d’interpréter ‘’ou pati kite mwen’’ un morceau mythique dont le titre coïncide tristement avec son départ prématuré. Ironie du destin, le chanteur allait ‘’partir’’ de la scène musicale mondiale quelques secondes après sa prestation en laissant derrière lui tout un pays sous le choc et des fans de la musique en larmes.

Après avoir remercié le chaleureux public de Bercy, Mika tourne le dos à son ami Michael Guirand se dirigeant vers le back stage. Alors qu’il marchait la tête remplie de fierté et son cœur d’émotion l’interprète de ‘’Ayiti se’’ a fait une chute causée par un malaise. Comme si c’était un au revoir. Secouru rapidement par les équipes sur place, Mikaben n’a pas survécu face à ce malaise cardiaque. Minuit 10 (heure de Paris), son décès a été le 16 octobre 2022 (15 octobre, 6 h, 18 PM, heure d’Haïti) à l’âge de 41 ans.

Mikaben, le porteur de drapeau

Le symbolisme de ce drame demeure pour le moins ‘’légendaire’’. Comme l’a su préciser le journaliste et éditorialiste Frantz Duval, ce concert, qui devrait marquer le retour historique de CaRiMi sur scène a de préférence mis le jeune chanteur sur la voie du panthéon national par la grande porte.

En effet, le jeune chanteur a été un fervent défenseur du bicolore haïtien. Il l’arbore, le porte toujours, il le passe autour de son cou à chaque fois qu’il monte sur scène. Le drapeau est le deuxième élément après sa guitare, en bandoulière, qui généralement accompagne MiKaben sur scène. Cette fois, même en s’écroulant sur le podium de l’Accor Arena, le fier haïtien qu’il était n’a pas lâché le bleu et rouge, symbole de sa fierté, son identité et son appartenance à la mère Patrie Haïti. ‘’Mikaben’’ est mort avec le drapeau sur le dos, comme pour dire au public et a tout ce qui le regardait qu’il porte Haïti dans son cœur, même face au tunnel subtil mais inéluctable de la mort.