Je n’avais pas 10 ans, lors de la coupe du monde de 1990. Mais je me souviens des larmes de mon Grand Frère après la défaite du Bresil face à l’Argentine et des coups de gueule de mon Père face aux coups de sifflets suspects de l’arbitre, lors de ce regrettable Cameroun/Angleterre.

4 ans plus tard, j’allais être en première ligne, pour le sacre du Bresil aux Etats-unis. Mon seul regret, Ronaldo n’a pas joué. Au diable Parreira !

Deux ans plus tard, en 1996, l’année de mon certificat au primaire, j’allais assister au semi-final du siècle à Wembley. Ce match entre l’Allemagne et l’Angleterre fut une rencontre d’anthologie. Cette coupe d’europe a révélé un Paul Gascoigne magique, un MC Mannhaman étincelant, mais c’est l’équipe de la République Tchèque qui a été la plus belle révélation de cette coupe d’europe (Nedved, Berger, Pobowski). Les tchèckques auraient dû gagner cette coupe d’europe.

1996, c’est aussi le plus beau draft en termes de regroupement de talents de toute l’histoire de la NBA. KOBE, IVERSON, DUNCAN, GARNET, NASH, KIDD. même le draft de 1984 qui a donné Jordan Et Barkley est en dessous de celui de 1996.

Deux ans plus tard, 1998, la France allait connaitre la consécration au Stade de France à Saint Denis. On a pleuré, j’ai pleuré. On a crié aux fraudes, et à l’intoxication volontaire contre Ronaldo (ballon d’or France Football 1 an auparavant) Zinedine Zidane et Emmanuel Petit ont envoyé la France sur une autre planète du Foot International. 1, 2, 3, à zéro pour paraphraser Youri Djörkaëf qui savait chamber Ronaldo dans les vestiaires de l’Inter de Milan. Ça fait mal.

Parallèlement, en Haiti, la génération King Posse vibrait au rythme d’Abandonne et de Bòt la. On a jamais vraiment compris ce que ces gars disaient, surtout lorsqu’ils chantaient en anglais. Mais on a aimé leur simplicité, et cette belle capacité qu’ils avaient pour traverser les differentes couches sociales.

À cette époque, il y avait aussi Telemax qui apportait ses tubes planétaires chez nous à travers Videomax et ses spéciales dédicaces les vendredi et les samedi soir. C’était aussi le temps des jeux de correspondance, des clubs littéraires et du Cinema au Capitol et à l’Impérial.

Entre temps, Carimi et Konpa Kreyol ont fait leur apparition sur la scène musicale Haitienne. Après K-Dans, on disait que la relève etait assurée au niveau du Konpa Love. Valery, in love, viens chez moi, au Florville et à l’Infini, on s’en souvient…

Une mention spéciale pour Slai, Leila Chico, Orlane, Erick Virgal, et Real Limit qui nous ont permis de savourer, le temps d’une danse, d’un flirt, d’un petit bal de salon, toute la légereté et la beauté de l’existence.

Après, il y a eu la graduation, le bal de fin d’année, la séparation avec les copains du secondaire. Les promesses envers la petite amie de l’institution du sacré de coeur d’a coté que notre amour sera plus fort que la distance géographique. Après Il y a eu l’Université, l’instabilité politique de 2004. La mort prématurée de quelques amis d’enfance et la vie qui continuait son cours.

Ensuite, il y a eu le début des livres et la tournée des bars. Nous avons pratiquement tout bu et tout lu. Il s’agit d’une image, d’une métaphore, bien entendu. Nous etions tout aussi assidu et appliqué aux études que disposé à faire la fête.

Ensuite, ce fut le temps de la conciliation entre le travail et les études. On a commencé à voyager à l’intérieur du pays. Après, ce fut le temps des voyages à l’extérieur du pays. L’ Amerique Latine d’abord. Nous avons suivi les traces de Borgès en Argentine, chanter avec Juan Luis Guerra à Santo Domingo, danser la Salsa à Santiago. Je me suis mis à vivre directement les virées nocturnes et les aventures diurnes des personnages de Neruda et de Pablo Coelho.

Ensuite, j’ai été prendre un verre au Flore dans le 7e arrondissement. J’ai refait dans ma tête les discussions animées entre Jean Paul Sartre et Camus, avant le temps de la separation, avant la publication de l’homme révolté en 1951. Après, J’ai été sur la rive gauche, j’ai visité Mommartre et j’ai imaginé les lilas de Charles Aznavour.

Après coup, j’ai silloné les routes de l’Amérique du Nord comme l’un des personnages de Jack Kerouac. Comme Dany Laferrière, j’ai fait l’aller retour Montréal/New York, 1 weekend sur 3 pendant deux ans. Comme Dany, j’ai vécu au Québec et j’ai bien aimé cette province.

Aujourd’hui, en cette journée partiulière, quand je reviens sur ma vie, je peux dire que j’ai vécu et que j’ai tout vu. J’ai vu CR7. J’ai même vu Lionel Messi remporté une compétition internationale avec sa sélection nationale avec la complicité de Neymar. En passant, dans le débat du plus grand joueur de tous les temps. Je pense que Messi est en avance sur les autres.

Par ailleurs, le plus important, c’est que j’ai vécu conformément à mes attentes et à ma vision du monde. Comme aurait dit Pablo Neruda, j’avoue avoir vécu. J’avoir avoir vécu passionnément et intensément. Et ce n’est que le début.

Autrement dit, j’assume tout. J’assume mes amours, mes réussites, mes doutes et même les embrouilles et surtout les ruptures. Toutefois, elles ne sont jamais définitives. C »est une question de cycle et de calendrier, parfois.

Richenel Ostiné