Claude Joseph accusé, la PNH dément, la Police Colombienne se démarque
La Police Nationale d’Haïti (PNH) dément les accusations selon lesquelles le Premier ministre a.i Claude Joseph serait impliqué dans le meurtre du Président Jovenel Moïse. Dans une note de presse publiée le jeudi 15 juillet 2021, l’institution policière haïtienne prend le contre-pied des révélations du média colombien, Noticias Caracol. La PNH soutient qu’il n’existe aucun indice qui pourrait lier Claude Joseph à ce crime. Même réaction du côté de la Police colombienne, qui affirme ne pas disposer d’informations liant Claude Joseph à l’assassinat du chef de l’État haïtien.
De nouveaux noms. De nouveaux suspects apparaissent dans la liste des enquêteurs des différents pays. Le média colombien, Noticias Caracol, qui dit être de bonne foi, fait des révélations laissant croire que l’actuel Premier ministre a.i Claude Joseph, serait un potentiel suspect, voir même un des auteurs intellectuels de l’assassinat du Président Jovenel Moïse.
Des révélations choquantes qui n’ont pas laissé indifférentes les autorités policières haïtiennes. « La PNH n’a aucun indice prouvant que l’actuel chef du gouvernement a un quelconque lien dans l’assassinat tragique du Président Jovenel Moïse », a précisé la Direction Générale de la police. Dans une conférence de presse tenue ce jeudi, le patron de la PNH, Léon Charles qualifie de « manœuvres de diversion » ces allégations, qui selon lui, n’ont aucun fondement.
À en croire le DG de la PNH, les suspects arrêtés n’ont fait aucune révélation de ce genre. En ce sens, Léon Charles lance un appel à la vigilance et invite la population haïtienne à se méfier des fausses informations relatives à l’assassinat du chef de l’État. Avec l’appui des agences étrangères impliquées dans l’enquête, le DG de la police donne la garantie que celle-ci aboutira.
La Police colombienne se démarque des allégations
Quoique la majorité des suspects épinglés soient de nationalité colombienne, la police de ce pays joue la carte de la prudence sur ce dossier. Le Directeur Général de la police colombienne Jose Luis Vargas indique que l’institution ne dispose d’aucun élément qui pourrait lier Claude Joseph à l’assassinat du Président Moïse. En conférence de presse ce jeudi à Bogotá, le patron de la Police colombienne, en charge de l’enquête pour son pays, a déclaré ceci : « Nous ne détenons pas les informations diffusées par le journal Noticias Caracol faisant croire que le Premier Ministre a.i Claude Joseph serait impliqué à titre d’auteur intellectuel dans l’assassinat du Président Moïse ».
Une version qui met en contraction les informations disposées par les autorités policières colombiennes et celles qui sont diffusées sur le site et la chaîne de télévision de Noticias Caracol qui persiste et signe.
Arrestations, saisies, avis de recherche, l’enquête avance…
Les opérations policières se multiplient dans le cadre de l’enquête relative à l’assassinat du chef de l’État haïtien. Sur la liste des multiples arrestations de la PNH, figure le nommé Reynaldo Corvington. Lors d’une perquisition à son domicile, les autorités policières et judiciaires ont retrouvé huit (8) fusils de calibre 12 mm, un fusil M-1, un fusil AR-15, neuf (9) pistolets, cinq (5) fusils de chasse, plusieurs chargeurs et trois (3) grenades à Fragmentation.
Dans le cadre de cette opération, un autre individu répondant au nom de Gilbert Dragon a été également interpellé. Chez lui, des autorités policières et judiciaires ont retrouvé plusieurs cartouches de calibre 12 millimètres, un fusil AR-15, deux (2) pistolets de calibre 9 millimètres, et deux (2) gilets par balles.
Parallèlement des avis de recherches ont été lancés contre des citoyens. Joseph Joël John, ancien sénateur de l’Ouest et le nommé Gordon Phénil, sont recherchés pour leur implication dans la location de véhicules et le paiement de matériels au profit des mercenaires.
Dans le cadre de ce même dossier, 24 mesures conservatoires ont été prises à l’encontre de certains policiers membres de la sécurité présidentielle. Aussi, 4 agents ont été placés en isolement, dont Dimitri Herard, l’ancien responsable de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPNH).
Bénéficiant de l’accompagnement des investigateurs du FBI (Federal Bureau of Investigation) et d’autres agences étrangères, les autorités policières haïtiennes assurent que l’enquête sur l’assassinat du chef de l’État avance à grand pas. Suivant le dernier rapport publié, au total, 23 personnes ont été appréhendées, 5 haïtiens et 18 colombiens. Dans la foulée, l’enquête se poursuit en Colombie, où les forces de l’ordre de ce pays multiplient elles-aussi leurs recherches, afin de faire la lumière sur ce drame qui a secoué Haïti et plusieurs autres pays à travers le monde.
Oberde H. Charles