Holding Institute: un centre d’accueil aux États-Unis où renaît l’espoir des migrants
Avec une capacité d’accueil allant jusqu’à plus de 150 personnes, Holding Institut, autrefois (Laredo Seminary) accompagne individuellement tout migrant ou famille de migrant nécessitant assistance et soins médicaux. Et ce, en dépit du faible budget de l’institution.
Au 1102 Santa Maria, Ave Laredo, se situe le siège social de Holding Institut, un centre d’accueil qui donne refuge à des centaines de réfugiés ou famille n’ayant pas d’abris ou de proches pour les accompagner durant leur périple aux États-Unis.
« La mission sacerdotale d’accompagner les migrants du Texas, notamment dans le compté de Nuevo Laredo, ne date pas d’hier » selon ce que raconte l’actuel président du centre Joe Barrón, un leader et père de famille qui s’est vu incombé la charge de partager de l’amour, du soutien, des supports, des soins médicaux, des accompagnements juridiques a tout migrant nécessitant ces types d’aides.
Dans ce travail humanitaire qu’il exerce depuis plusieurs années, Barrón a vu défiler devant lui beaucoup de citoyens et familles originaires de plusieurs pays de la planète.
« Ici j’ai vu des personnes de toute nationalité, je ne comprends pas ce qui est si grave qui leur poussent parfois à quitter leur pays avec des nouveau-né ou des enfants en bas-âge » se désole-t-il. Parmi les pays à fortes quantités de migrants qui tente de gagner les États-Unis, Joe Barron dit avoir déjà rencontré des : Cubains, des Guatémaltèques, des Honduriens, des Haïtiens, des Mexicains, des Turcs etc.
Helping community one person at a time. pic.twitter.com/43QCngzRSV
— Holding Institute (@HoldingInstitu1) June 21, 2019
Une mission Historique
Depuis plus de deux siècles, l’Église épiscopale méthodiste du Sud a fondé le centre. Précisément, en 1880. Robertson. AH Sutherland et Joseph Norwood, tous deux croyants ont fondé l’école pour l’instruction des enfants mexicains ou américains originaires du Mexiques. Le but a été aussi de faciliter l’apprentissage scolaire avant 1987 et quelques métiers professionnels après 1987.
Faute de fond, l’école qui s’est transformée en centre d’accueil pour migrant entend bien poursuivre sa mission. « Nous aidons les migrants autant que nous pouvons, nous leurs donnons de quoi manger, des vêtements pour se vêtir, des soins médicaux, des dépistages de covid-19, nous organisons aussi des séances de jeux pour permettre aux enfants de s’épanouir, en attendant une réglementation par l’Etat ou un refoulement dans leurs pays d’origine » explique Monsieur Barrón qui dit vouloir garder la vision de ce travail qui a toujours été une vision d’entraides.
Des supports pour redonner de l’espoir
« Les migrants sont mentalement affectés. Imaginez-vous certains d’entre eux laissent leurs pays avec des adolescents sans avoir forcément une destination précise. Nous ne pouvons pas les laisser dans la rue, nous sommes obligés de les soutenir et de les orienter afin de voir s’ils peuvent passer devant un juge pouvant leur accorder un statut correcte »
raconte le président du centre devant les caméras d’une dizaine de journalistes étrangers.
Les efforts de secours aux immigrants et aux réfugiés de l’autre côté de la frontière entre les États-Unis et le Mexique ; fournir un abri d’urgence aux familles voyageant d’Amérique centrale vers les États-Unis ; offrir aux familles et aux enfants accueillants de la nourriture ; du réconfort et des soins de répit ; des conseils aux demandeurs d’asile demeurent des éléments pertinents du credo de Holding Institut pour donner de l’espoir aux autres.
Une politique qui donne de l’espoir à Jorge Blanco, un jeune migrant vénézuélien qui dit avoir fui la situation politique de son pays. « La situation est difficile et complexe là-bas [ndlr Au Venezuela], il suffit d’une divergence politique à propos du gouvernement de Maduro pour te faire des ennemis » déplore-t-il. Le migrant qui dit est à la recherche d’une meilleure vie aux États-Unis, croit dur comme fer que seul une vraie élection peut changer la situation de son pays et le remettre sur les rails.
« Il n’y a jamais eu d’élection démocratique au Venezuela, la dernière en date était une farce, on dirait la dictature cubaine » lâche-t-il en comparaison. À côté de la situation politique, Jorge Blanco qui se confie sur l’économie du pays légué par le feu président Hugo Chávez à l’actuel chef d’Etat Nicolas Maduro souligne que le Venezuela ne lui donne pas le choix. « Le pays ne nous donne pas d’autre choix que celui de migrer ». En effet, en dépit d’une croissance économique de 4 % observé en 2021 au Venezuela, selon plusieurs sources, cité par le FMI et repris par le site ‘’trésor économie’’,l’économie du Pays de Chávez n’est pas en bon point de plusieurs années. Ce, à cause des tensions inflationnistes fortes, la politique monétaire devenue restrictive, la baisse de la consommation des ménages et la dollarisation de l’économie estimée à plus de la moitié des transactions (60 % en 2021 selon le cabinet d’analyse Econalitica).
Selon le jeune Blanco, « si ici, est vraiment ce qu’ils disent, le meilleur pays du monde. Cela nous donne de l’espoir pour mieux vivre si et seulement si le gouvernement américain nous garde » conclut-il.
Cette force d’espérance pousse aussi Jose Vicente Lemus, jeune vénézuélien dans la vingtaine, originaire de Puerto La Cruz, à tenter sa chance. Pour le jeune homme qui rêve de devenir un vrai scientifique, les États-Unis demeurent le meilleur endroit pour réaliser ses rêves. Ce ‘’dreamer’’ qui dit croire dans le ‘’American dream’’ pense que ses rêves réaliseront coûte que coûte.
Marc-Evens Lebrun