Audrey Azoulay : entre 2006 et 2020 dans le monde, près de 1 200 journalistes ont été tués
Message de Mme Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, à l’occasion de la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes 2 novembre 2021
L’un des rôles les plus importants des journalistes consiste à mettre la vérité en lumière. Cela suppose d’identifier, de compiler et de vérifier les faits, puis de rendre compte avec exactitude de leur signification, ce qui place les journalistes dans une position unique et déterminante – selon les termes du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, il leur appartient ainsi de « dire la vérité aux puissants ».
Cependant,
Pour trop de journalistes, dire la vérité a un prix. Vérité et pouvoir ne vont pas toujours de pair – entre 2006 et 2020 dans le monde, près de 1 200 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier. Beaucoup ont perdu la vie en couvrant des conflits, mais beaucoup plus encore sont tués en dehors des situations de conflit, pour avoir enquêté sur des affaires de corruption, de trafic, de malversations politiques, de violations des droits de l’homme ou d’atteintes à l’environnement.
La mort n’est pas le seul risque auquel les journalistes sont exposés : les attaques contre la presse peuvent prendre la forme de menaces, d’enlèvements, d’arrestations, d’emprisonnements ou de harcèlement – hors ligne et en ligne, et ciblant les femmes en particulier.
Nous pouvons et nous devons faire davantage. Dans près de neuf cas sur 10, les auteurs de ces crimes restent impunis. Les journalistes sont indispensables pour garantir le droit fondamental à la liberté d’expression énoncé à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Lorsque des journalistes sont attaqués en toute impunité, il y a une défaillance des systèmes judiciaire et de sécurité pour tous.
Les États ont donc l’obligation de protéger les journalistes et de veiller à ce que les auteurs de crimes à leur égard soient condamnés.
Les juges et les procureurs, en particulier, ont un rôle important à jouer pour promouvoir des procédures pénales rapides et efficaces. À cette fin, l’UNESCO a formé près de 23 000 acteurs judiciaires ces dernières années, notamment des juges, des procureurs et des avocats, sur les normes internationales en matière de liberté d’expression et de sécurité des journalistes, en particulier sur les questions d’impunité.
Pour sensibiliser l’opinion et soutenir ces actions, l’UNESCO célèbre chaque année, le 2 novembre, la Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes. Cette année, notre campagne #EndImpunity met en exergue certains des risques spécifiques auxquels les journalistes sont confrontés dans leur quête de la vérité. En ce jour, j’appelle tout le monde à se joindre à cette campagne, ainsi que tous les États membres et les organisations internationales et non gouvernementales à unir leurs forces pour garantir la sécurité des journalistes et en finir avec l’impunité.
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SRead it the way you want, but this has to stop.
Let’s #EndImpunity for all crimes against journalists. https://t.co/MPbxNE3Sox #ProtectJournalists pic.twitter.com/btJVilzfB9
— UNESCO 🏛️ #Education #Sciences #Culture 🇺🇳😷 (@UNESCO) November 2, 2021
Ce n’est qu’en enquêtant et en engageant des poursuites pour les crimes commis contre les professionnels des médias que nous pourrons garantir l’accès à l’information et la liberté d’expression. Ce n’est qu’en permettant que la vérité soit dite que nous pourrons faire progresser la paix, la justice et le développement durable dans nos sociétés.