Régi par le décret du 16 mars 2004, le ministère des Haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE) consolide les liens entre Haïti et sa diaspora. Avec l’impact migratoire des Haïtiens dans d’autres pays, le MHAVE a pour mission de protéger les intérêts et défendre les droits de ces derniers à tous les niveaux.

En 1994, les autorités compétentes avaient pris la décision de créer un ministère de gestion des rapports entre Haïti et sa diaspora, celui des Haïtiens Vivant à l’Étranger (MHAVE). Étant d’abord, en 1988, le Commissariat aux Haïtiens d’outre mer, en 1991, le secrétariat du dixième département attaché à la présidence, en 1994, cette instance devient un ministère à part entière, en mars 2004, elle est transformée en secrétairerie d’État attachée au ministère des affaires étrangères et des cultes, et le 21 octobre 2004 elle devient à nouveau le MHAVE. L’impact de la question migratoire sur la vie nationale, l’émergence des communautés transnationales en provenance d’Haïti n’ont pas toujours été faciles à gérer. En Europe, en Amérique du Sud, dans la Caraïbe, principalement en République Dominicaine, le flux migratoire des Haïtiens nécessite toujours une réponse politique soigneuse et un accompagnement diplomatique dans les pays d’accueils.

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Ce qui, sur le plan international, représente un grand rôle à jouer sur la scène. Une lourde tâche à accomplir Avec deux ordres de services, le bureau du ministre et les directions, le MHAVE stimule les relations d’Haïti avec ses ressortissants en au moins 7 tâches : Promouvoir la participation et l’implication des Haïtiens vivant à l’étranger dans le processus de construction démocratique du pays ; Participer à l’identification et au renforcement des associations et organisations existant dans les communautés haïtiennes de l’extérieur ; Assurer et servir de lien entre les Haïtiens vivant à l’étranger et différentes instances nationales ; Fournir l’appui nécessaire aux associations/organisations de défense des droits des Haïtiens vivant à l’étranger tant en Haïti qu’à l’étranger ; Œuvrer à l’élimination de toute forme de discrimination envers les Haïtiens vivant à l’étranger ; Encadrer l’implication des Haïtiens de l’extérieur dans la vie politique, économique, sociale et culturelle ; Contribuer au maintien des liens entre les communautés d’Haïtiens de l’extérieur et celles de l’intérieur. Organisé selon une structure hiérarchisée, le MHAVE est placé sous l’autorité d’un ministre auquel peuvent être adjoints un ou plusieurs secrétaires d’État. Le niveau administratif comprend : une Structure centrale avec une direction générale assistée d’une direction administrative et trois directions techniques.

Eu égard aux objectifs fixés par ce ministère, son budget de 2017-2018 a été de 127 999 944 gourdes. Le Bureau du ministre dispose de 37 799 735 gourdes pour son fonctionnement, les directions générales des services internes ont 72 200 209 gourdes pour leur fonctionnement, 18 000 000 de gourdes pour l’investissement ce qui fait au total 90 200 209 gourdes. En 2017, la situation des agents publics réguliers relève du nombre de 50 hommes soit 63,29 % et 29 femmes soit 36, 71 %, dont l’âge est en moyenne de 46 ans avec une masse salariale de 2 683 310 gourdes, et un salaire moyen est de 33 966 gourdes. Un Pont entre Haïti et sa Diaspora Par le biais du MHAVE, des réponses, quoiqu’à faible résonance, impliquent la diaspora Haïtienne dans ses droits et devoirs, ses intérêts et difficultés. Car, depuis sa création, l’idée a été de créer « un organe d’information, de liaison, d’orientation, de facilitation, d’intégration et de coordination des actions de la diaspora et d’Haïti ».

Outre les missions diplomatiques, il reste l’instance politique privilégiée de liaison de l’État Haïtien avec l’autre partie de la nation Haïtienne éparpillée dans plus de 25 pays dans le monde, dont le nombre est estimé à plus de 4 millions en 2009 (estimations de Georges Anglade). Les expatriés sont aujourd’hui une véritable force économique et de développement pour les pays d’accueil ainsi que leur pays d’origine. Du haut de ses 24 ans, le ministère n’a pas encore su trouver la formule adéquate pour exploiter ses ressources humaines. Il n’aurait pas reçu l’appui nécessaire pour son usage optimal en tant qu’outil diplomatique de développement. Car, les persécutions en République Dominicaine, le flux migratoire de 200 000 âmes haïtiennes en 2017 vers le Chili, les déportations aux Bahamas, le TPS aux États Unis sont autant de facteurs qui nécessitent une réponse haïtienne solennelle au nom de la souveraineté de l’État.

Marc Evens Lebrun